François Béroalde de Verville (1556-1626) est une figure très intéressante de la Renaissance française qui se définit lui-même comme un ‘curieux’. En effet, il a été non seulement un écrivain et un poète, mais un savant passionné de plusieurs domaines de la connaissance : la mécanique, l’alchimie, la chimie, l’optique, l’utopie, l’art, l’architecture, la production de la soie, pour ne citer que les principaux. Toutes ces matières ont été traitées dans ses écrits, qui se composent de plusieurs milliers de pages et qui représentent un foisonnement très baroque de genres littéraires différents. Ce livre analyse en particulier la production romanesque de Verville et son titre, "L’Élixir et le Miroir", synthétise deux aspects très importants de cette production. D’un côté, le premier terme renvoie en effet à l’alchimie, à ses différentes phases, et au résultat final du Grand OEuvre : l’or ou élixir qu’il faut interpréter comme une recherche intellectuelle et inlassable d’un savoir absolu. Le miroir, par ailleurs, est fondamental dans les romans de l’auteur, puisque, à travers cet objet, il traite de phénomènes d’optique et d’anamorphose qui représentent la pluralité de la connaissance – parfois difficilement saisissable − et de la réalité. Le volume est divisé en deux parties : dans la première, “Textes”, sont analysés quatre des principaux romans de Verville, dont deux : "Les Amours d’Æsionne", et "L’Histoire d’Herodias", sont examinés de manière approfondie pour la première fois. La seconde partie, “Thèmes”, comprend six chapitres dans lesquels sont traitées des figures et des thématiques récurrentes dans la production romanesque de l’auteur.